Photo de Sarah Dietz sur Pexels.com

Les enfants ont une faculté à entrer dans un état modifié de conscience assez développée, l’accès à leur monde imaginaire est quasi instantané. La lecture d’un livre, l’écoute d’un conte oral, le jeu, le dessin… Tous ces médiums sont une mine d’or pour le thérapeute, afin d’aborder les problématiques pour lesquelles ils sont là.

Le dessin, sujet sur lequel on va s’attarder aujourd’hui, est une activité naturelle, parfois quotidienne, gorgé de bonnes intentions et de petites attentions. En tant que maîtresse, recevoir un dessin d’enfant est considéré comme un véritable cadeau, le rôle du thérapeute est bien autre mais il se servira de ce médium pour créer un lien avec l’enfant. 

Le dessin est donc un élément important du développement de l’enfant. C’est aussi un signe cultuel et social constitutif de l’enfant, mais si l’on suit le point de vue de D.W. Winnicott, il est « spontané et universel », donc commun à tous les enfants, peu importe le pays ou la culture. On y retrouve des éléments révélateurs et intéressants lorsqu’on s’y penche. Plusieurs psychanalystes se sont d’ailleurs questionnés à ce sujet, entre autres choses : Anna Freud, Mélanie Klein, Geneviève Haag…

Si le dessin final n’est pas forcément le plus important pour l’hypnothérapeute dans sa prise en charge, contrairement à un suivi psychologique ou psychiatrique, c’est néanmoins un bon moyen pour échanger avec l’enfant. Le dessin peut être révélateur de différents éléments identitaires propres à l’enfant. Il participe à la compréhension d’éléments plus globaux, de l’ordre de la systémie familiale par exemple.

Alors, quand il s’agit de proposer un dessin lors d’une séance d’hypnose, il y a deux possibilités. Soit demander à l’enfant un dessin libre de toute contrainte, révélant sa météo intérieure et sa spontanéité; soit lui imposer des contraintes grâce aux outils dont nous parlerons plus bas. Cela dépend du souhait du thérapeute. Dans tous les cas, le message passera certainement bien mieux lorsque l’enfant sera concentré à sa tâche et donc en état de transe. Dessiner c’est aussi permettre à l’enfant de se dissocier, de mettre sur papier et à distance de soi des évènements vécus comme difficiles. Il y a des choses intéressantes à voir dans un dessin complètement libre  : l’enfant peut exprimer des choses à travers des gribouillages qu’on ne verrait pas forcément dans un dessin avec consigne stricte. Néanmoins, la consigne peut-être rassurante et faire émerger des éléments précis.

On utilisera le dessin essentiellement entre 4 et 11 ans et dans les propositions de consignes que l’on peut utiliser, je vous en met quelques unes ci-dessous :

  • les trois dessins (Brauner : passé, présent, futur),
  • le squiggle (emprunté à Winnicott),
  • le mandala des émotions,
  • le paysage,
  • le dessin du bonhomme,
  • le dessin de la famille imaginaire…

En séance, nous avons donc plein de possibilités grâce au dessin et en fonction des thématiques à travailler. N’oublions pas que l’âge de l’enfant a son importance dans son rapport au dessin. Nous savons que passé un certain âge, le dessin de l’enfant sera, d’une part conditionné par une certaine esthétique implicitement provoquée par les adultes, donc l’acte graphique sera moins spontané, et surtout soumis à des règles esthétiques pouvant desservir l’intérêt thérapeutique; et d’autre part, l’intérêt de l’enfant qui peut décroître, notamment à partir de l’adolescence. 

Ainsi le dessin est un outil très utile pour le thérapeute pour comprendre ce qui se joue à l’intérieur de l’enfant, expliquer certains symptômes comme l’énurésie, les angoisses ou phobies, les comportements en lien avec l’hyperactivité ou à l’inverse, lorsque les enfants sont trop renfermés. Le travail thérapeutique avec les enfants est d’une grande richesse. Ils sont imprévisibles, créatifs et surtout capables d’exprimer des émotions que les adultes refoulent ou s’interdisent de ressentir.

Envie d’en savoir plus ? Voici quelques lectures d’ordre psychologique/psychanalitique… non exhaustives.

Freud A., Le normal et le pathologique chez l’enfant;

Klein. M., Psychanalyse d’enfants;

Winnicott D.W., Jeu et réalité; les objets transitionnels; la consultation thérapeutique et l’enfant.


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