De l’attachement à la séparation
Ce livre de Marcel Rufo a été une lecture réellement inspirante pour moi… tellement inspirante que la rédaction de cet article en a été impactée. Cela pose de nombreuses interrogations. Notamment, pourquoi aborder la séparation est-ce si complexe pour moi ? Probablement que cela fait écho à des choses qui ne sont pas complètement réglées… Alors, j’ai décidé de faire un brainstorming sur les notions d’attachement et de détachement; cela m’a permis de voir à quel point la notion est vaste et chargée d’émotionnel. Explorons…
C’est quoi se séparer ? Qu’est-ce que cela implique ?
Tout au long de la vie nous traversons des phases d’attachement et de détachement. L’existence est une suite de liens qui se font et se défont, un peu comme une corde que l’on nouerait et dénouerait en fonction des besoins du matelot. Ici, le capitaine c’est nous, et parfois, il est possible d’anticiper les tempêtes, d’autres, des tsunamis nous déborde notre navire et les noeuds, aussi forts soient-ils, ne tiennent pas. Marcel Rufo dans son livre détache-moi!, aborde cette question du détachement avec beaucoup de bienveillance et de sensibilité. Pourquoi est-ce si difficile de se détacher et qu’est-ce que cela implique ?
Lorsque l’on parle de détachement, on pense d’abord aux liens avec d’autres personnes. Maternité, séparation, divorce, mort… Et pourtant, même si le détachement n’est pas évident, il est absolument nécessaire tant il est inhérent à la notion même de vie. Ne pas savoir se détacher, c’est aussi parfois laisser s’installer des situations toxiques, voire même se mettre en danger. Dépendances diverses : affectives, nourritures, drogues… Pallier les manques, remplacer un lien par un autre, ne pas vouloir ressentir le vide, la solitude, nier la situation finalement.
Alors, dans ce cas comment faire le deuil de ces épreuves, et peut-on réellement le faire ? Marcel Rufo répond que probablement que non, jamais totalement en tous cas, mais peut-être qu’il y a un intermédiaire situé au croisement du deuil et de la séparation, lorsque l’on ne souffre plus d’avoir aimé et que l’absence ne fait plus si mal. L’idée, c’est de se faire aider lorsque soi-même on ne voit plus l’issue. Recréer du lien ailleurs qui soit plus en accord avec soi, plus écologique, plus sain; se reconnecter à soi, à l’autre.
Et si grandir c’était finalement accepter que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, qu’elle est remplie de liens qui se font et se défont avec plus ou moins de facilité, de souffrance. Se construire au fil de ces liens, puis se (les) déconstruire.
Et d’ailleurs, souvenez-vous à quel moment vous êtes devenus adultes ? A quel moment les « rêves de grandeur » ont cessé pour permettre de faire face à la réalité et de s’y conformer ? Vastes questions, n’est-ce pas ?…
Ce que j’aime dans l’écriture de Marcel Rufo c’est qu’elle est accessible, bienveillante, déculpabilisante, personnelle. Elle parle à notre conscient comme à notre inconscient. A lire, donc.

« S’attacher, se détacher, revenir, repartir, rencontrer, quitter… Toute notre vie suit ce mouvement permanent, et cela dès les premiers mois de notre existence. »