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L’idée de cet article m’est venu en lisant Le poison d’amour, d’Eric Emmanuel Schmitt.

Dans ce roman, plusieurs adolescentes livrent leurs confessions dans leur journal. Les sujets sont variés : l’amitié, les parents, leur corps, la sexualité, mais aussi et surtout, l’amour. Des confessions parfois cruelles, d’autres fois tendres et remplies de romantisme et d’espérance. Ça fait quoi d’aimer ? Ça veut dire quoi « être une femme »? Et Roméo et Juliette dans tout ça, alors ? Décryptons…

L’amour comme inévitable dans la construction identitaire du futur adulte

Durant l’adolescence, l’individu se cherche identitairement et balaie le modèle parental pour remettre ses normes en question. Cependant, questionner ce modèle n’est pas rien; il s’agit de sortir de l’enfance et de ce lien d’amour inconditionnel, parfois défaillant, et de (ré)inventer ses propres normes. L’expérience des premiers amours, c’est donc l’occasion pour le jeune de construire l’adulte amoureux qu’il sera plus tard, les schémas qu’il reproduira; et grâce à tout ce qu’il a appris, inconsciemment, il le reproduira soit, à l’identique, soit à l’extrême inverse.

Il y a ceux qui veulent réparer ce que leurs parents ont échoué, ou au contraire ceux qui suivent le modèle parental qu’ils jugent traditionnel et sécure. Il y en a d’autres, qui aiment pour voir ce que ça fait : on s’attache, on se détache, on teste et puis…on verra. Il y a aussi ceux qui sont maladroits, qui aiment celui ou celle qu’il ne faut pas, qui reproduisent un schéma défaillant ou parfois même toxique… La psychanalyse propose d’ailleurs de nombreuses interprétations !

« Pourquoi Roméo? Pourquoi Juliette ? Ils étaient libres jusqu’au coup de foudre; ils ne le sont plus dès qu’ils le reconnaissent. » E.E. Schmitt

A l’ère de nos sociétés où de nombreux parents sont divorcés, et où certains enfants sont issus de différentes unions recomposées, quelle image nos ados peuvent-ils avoir de l’amour ? A-t’elle changé ?

Aujourd’hui on tombe amoureux et on se sépare par messages interposés, quand on ne « ghoste » pas. Les sentiments ne sont plus forcément synonymes de proximité corporelle… Ainsi, les pratiques évoluent et nos ados, avec. En tant que parents, il arrive parfois de se sentir un peu dépassé, de ne plus reconnaître ce que nous même avons connu; et ce que l’on ne connait pas, effraie, souvent. Et pourtant, l’histoire de Roméo et Juliette est toujours très présente dans l’inconscient collectif. Ce qui, à l’époque des plus anciens voulait dire quelque chose, aurait encore du sens aujourd’hui. En dépit de la société qui évolue, l’amour est toujours perçu par la majorité de nos ados, (à l’image de nombreux adultes), comme un accomplissement absolument nécessaire dans la vie.

C’est quoi un chagrin d’amour ?

L’adolescence est la période d’un certain nombre de changements et de questionnements. Les adolescents vont ainsi faire leurs propres expériences, découvrir ce que l’amour peut apporter de joies mais aussi de peines. Et ces dernières peuvent être extrêmement douloureuses, voire tragiques. A tout âge la séparation est difficile, et Marcel Rufo dirait que c’est indispensable et inévitable; cependant, un chagrin d’amour à l’adolescence, ce n’est pas rien. Et ça, les parents ne le comprennent pas toujours. Pour eux, c’est une des étapes de la vie à traverser, une parmi d’autres : « ils en verront d’autres… ». Certes, mais pour un ado, il y a tellement de choses qui sont en jeu que cela déséquilibre parfois fortement l’individu en construction : la confiance en soi est d’abord souvent fortement ébranlée; sans parler des répercussions sur le reste : l’alimentation, les résultats scolaires, la santé mentale… Les conséquences peuvent parfois être dramatiques. A la lumière de tout ce que l’expérience de l’amour représente, il ne faut pas en minimiser l’impact.

Eric-Emmanuel Schmitt nous le décrit d’ailleurs avec beaucoup de justesse. L’amour à l’adolescence, peut faire autant de bien que de mal, et nous ne sommes jamais à l’abri d’un drame…

Et l’hypnose dans tout ca ?

Consulter pour un chagrin d’amour est rare, surtout pour un adolescent, mais cela finit toujours par émerger en séance. Une fois décelé, cela nous permet de travailler sur la confiance en soi, le deuil de l’être aimé, les mécanismes inconscients, qui parfois nous font plus de mal que de bien. Cela permet à l’adolescent d’apprendre encore mieux à se connaître, mais aussi de grandir et ainsi de se construire de nouveaux repères.


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