Le manque de désir sexuel

Le désir sexuel est une composante de la sexualité humaine et un grand nombre de consultations en sexothérapie sont motivées par des problématiques de libido. Qu’est-ce que signifie le manque de désir ? Est-ce normal ? Comment y remédier ? On en parle dans cet article.

D’abord, définissons le désir sexuel : nous pourrions dire que c’est «un élan vers un objet connu ou imaginaire» (Germain et Langis), ou en d’autres termes, un état émotionnel provoquant une réaction psychique et/ou physique, motivant un passage à l’action. Le désir peut être provoqué de deux façons : par l’intérieur, dans le cas d’un fantasme, ou par l’extérieur, dans le cas d’un stimuli visuel, auditif etc.

Le motif qui revient souvent dans nos cabinets c’est l’absence de désir et tout ce qui va avec : culpabilité, perte d’une part de soi, incompréhension, impuissance etc. Comment faire pour comprendre tout ce qui se joue derrière ce sujet? On en parle dans cet article. 

De prime abord, il est important de préciser que l’absence de désir n’est pas forcément un problème. En effet, certaines personnes n’en ressentent pas ou peu, ce que l’on nomme l’asexualité, et cela fait partie des diverses orientations sexuelles. Cela peut être permanent ou temporaire et ce n’est pas une pathologie.

Dans le cas où le manque de désir est considéré comme un problème, il est essentiel de voir avec la personne s’il n’y a pas de cause physiologique (alcool, drogues, médicaments etc.) Auquel cas, cela donne une première piste de compréhension et/ou d’orientation vers un.e professionnel.le adapté.e.

Dans le cas où la cause est déterminée comme “psychologique”, il va s’agir d’essayer de comprendre avec l’accompagné.e. en lui posant des questions ciblées : à qui ce manque de désir pose problème ? Quelles sont les croyances derrière ?

Il est courant que nous voyions arriver dans nos cabinets des couples où le manque de désir sexuel est un problème pour l’un.e et pas pour l’autre, et dans ce cas, il est nécessaire de recadrer : on ne met pas de pression sexuelle, et on accompagne pour trouver une solution qui convienne aux deux.

Les outils du/de la thérapeute

Parmi les divers outils proposés lors de l’accompagnement thérapeutique, il y a d’abord l’imagination. En effet, celle-ci permet de réactiver les fantasmes mis de côté par des croyances limitantes, une éducation rigide et/ou pudique, une peur du regard de l’autre…

La prescription de tâche quant à elle, est aussi très importante. Parfois, on voit des personnes qui sont dans une attitude complètement passive et qui sont dans l’incapacité de déterminer ce qu’iels aiment, ce dont iels ont envie, etc. Alors on va pouvoir donner des exercices d’application, individuel ou non, respectant le consentement de chacun.e, et permettant de tester de nouvelles pratiques et de fait, de permettre à chaque individu d’etre actif.ve dans sa sexualité.

La visualisation, l’ecriture, la parole, l’hypnose, sont d’autres outils qui permettent quant à eux, de mettre de la conscience sur certains schémas, de dépasser des traumatismes et certains blocages ou encore de défaire certaines croyances. Ces dernières peuvent avoir un impact très fort sur sa sexualité et son désir. “Une femme doit faire ci…”, “un homme doit être cela” etc; parfois les croyances relèvent des injonctions et sont pour beaucoup, à déconstruire.

En conclusion, demander de l’aide peut parfois être intéressant pour mettre de la conscience sur certaines choses enfouies, ou simplement se rassurer et arrêter de culpabiliser.

Bibliographie

Germain et Langis, La sexualité humaine

Martel Cayeux B, Pratiquer la sexothérapie, Les apports de la Gestalt

Mazaurette Maïa, Le sexe selon Maïa

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